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« De façon impudique, voici mes
derniers écrits... c'est toute ma production récente. |
1413
La vie continue. Pour l’ensemble, de petits détails insignifiants continuent d’animer la morosité dans le giron du négatif inépuisable. La majorité s’y vautre, inconsciente de la gravité de l’erreur. Être positif requiert un effort constant mais c’est ça ou la léthargie sirupeuse des éternels catastrophés… je laisse ces constats déferler sans spécifier ni source ni solution. Je pense avec ma plume comme on trace le contour d’un concept. Que le contour. Tant d’angles analysés avant que la main ne signe une seule phrase complète… la lenteur de l’encre encore permet le raffinement mais ce même raffinement est constitué des miettes, des résidus impurs d’un petit quelque chose à toujours insaisissable. |
![]() Richard Neveu© « Trois girafes » août 2008 |
1414 Au bout de la vie, face à soi-même, tout s’allège de l’importance que nous accordons à tout, à tort et à travers. Ce qui importe vraiment brille en îlots incandescents dans une mer d’élans si peu sincères qu’on se doit de questionner chaque lien.
Tous les liens.
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1415
Sans titre Je laisse filer les mots J’évite leur morsure Embrassant l’éternité Dans le silence de l’embarquement |
![]() Richard Neveu© « Approche amoureuse du Papillon » Bestiaire #84, octobre 2008 |
1416 Un autre printemps Peut-être Le poids de deux éternités Au centre partagé Et là Mon regard Sur la lumière qui ricoche De la sphère opaline À ta peau Un autre printemps
Peut-être |
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1417 La pensée d’encre Chemine entre nous Mon sillon Tes couleurs Et le mot libéré Qui module le sens Selon ce que tu es La pensée d’encre
S’éparpille |
![]() Richard Neveu© Bestiaire #67, 14 octobre 2008 |
1418
J’entends la vie Ses faux silences Quelle belle musique Je veux les matins encore Tout plein les bras Peut-être un dernier Bouquet de poèmes À se mettre en bouche avant la bascule J’entends la vie ce matin Si l’émotion m’étreint J’entends craquer mes os Elle en est rendue là
La fragilité |
1419 Sursaute une fois de trop Je dois changer Sinon de lieu de position Il n’y a plus de nuit Plus de jours vécus d’un long élan Ininterrompu J’ai fait la paix avec ça aussi Le corps temple maudit
Se fissure
irrémédiablement |
1420 Dessiner l’a amusé
Et la musique elle ?
Je l’ai aimée Pour le partage et la galère L’occasionnelle voix d’exception Je l’ai aimée pour être aimé Comme elle indomptable Elle est demeurée énigme Quête inassouvissable comme je les aime Le long chemin La perle occasionnelle Parfois les ailes (de l’improvisation...)
Écrire a apaisé l’enfant en moi Dessiner l’a amusé La musique ...
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1421 À strier les silences inutiles De cris tranquilles De calme volubile
On me pousse à parer cette page Déjà si belle blanche D’un peu de moi Et à signer la fin d’un long exil
Oui le temps est
venu |
1422 De mes pattes d’oiseau Moi tout petit Tout petit Les ailes lestées de plomb J’ai vu l’ombre Que je deviens
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![]() Richard Neveu© Bestiaire #85, octobre 2008 |
1423 Ça tourbillonne Autour de mes doigts lambins Minuscule Vacillante Ma flamme donne encore un sens à tout La vérité n’aura jamais eu autant d’éclat Malgré le gavage d’artifices Et la douleur inexpugnable Les mots blanchissent mes nuits
Le temps de
donner un sens à tout |
En mémoire de |
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